Louis, un homme de trente-quatre ans, décide de rendre visite à sa famille, qu'il n'a pas vue depuis de nombreuses années. Il sait qu'il va bientôt mourir. Il souhaite leur annoncer lui-même la nouvelle, à sa mère, à sa petite sœur et à son frère, ainsi qu'à sa femme, qu'il n'a encore jamais rencontrée. Il souhaite revoir une dernière fois sa famille, qu'il a quittée pour mener une vie différente. Pendant des années, il ne leur a envoyé que des cartes postales et ils lui ont envoyé des messages sur les grands événements familiaux et les naissances des enfants. Maintenant, il aimerait les rencontrer et leur parler une dernière fois. Mais il est difficile de parler des choses les plus importantes dans la vie, surtout avec des proches qui sont peut-être déjà devenus des étrangers. Le désir de proximité et les tentatives de compréhension se mêlent à un sentiment d'éloignement, d'une différence insurmontable. « Vous vivez bizarrement dans ces villes », répond la mère à l'approche de son fils, un sentiment qui plane constamment au-dessus d'eux. Cette remarque s'applique à tous, non seulement au fils qui vit dans la grande ville, mais aussi à ceux qui sont restés en province. Lors d'une rencontre dans la maison maternelle, les souvenirs refont surface, les vieux fantômes familiaux réapparaissent, se mêlant à un présent tout aussi indéfini, à la confession de visions et de vies personnelles à moitié réalisées.