

Juste la fin du monde
La pièce est le premier volet d’une trilogie écrite par un auteur qui savait « sa mort prochaine et irrémédiable ». Toutefois, aucune complaisance ni amertume. Aucune morbidité. C’est toujours la vie, aussi dérisoire soit-elle, qui est louée comme un don de soi à ceux qui survivent. Ce qui est marquant dans la découverte du théâtre de Lagarce sont les thèmes abordés (la famille, les amours, la difficulté de communiquer) mais aussi et surtout cette écriture aujourd’hui si reconnaissable. Une langue profuse pleine de silences et de non-dits d’où s’émane une mélancolie douce teintée de violence sourde. Une écriture envoûtante dans sa façon de labourer la phrase, de passer sans cesse du présent au futur ou au conditionnel pour nous conduire là, où on ne s’y attend pas. Cette nécessité et cette précision du langage pour mieux se connaître soi et les autres. Et pourtant, mauvaise foi aidant, chacun cherche à se justifier, accumulant les circonstances atténuantes, ouvrant parenthèses sur parenthèses, avec le désir fou et désespéré d’être enfin compris, pardonné, entendu.
Juste la fin du monde, c’est donc une histoire de famille qui pourrait être la nôtre. Une succession de rendez-vous ratés qui bouleversent et font rire à la fois. Lagarce questionne l’amour, le passé et ses souvenirs lessivés. L’heure est au bilan : on revient sur ses pas, sur ses traces, on fait l’inventaire de ses sentiments et de sa vie pour essayer d’en faire le deuil et tout cela avant l’oubli, avant la mort.
Critiques
- par Jeff SchinkerTageblatt
Apocalypse intime : "Juste la fin du monde“ de Jean-Luc Lagarce dans une mise en scène de Myriam Muller
Après "Songes d’une nuit…" au Grand Théâtre et "Blackbird" au Théâtre du Centaure, "Juste la fin du monde", initialement prévu pour la saison dernière, est la troisième mise en scène de Myriam Muller qui, après la boîte de nuit aux teints féeriques de Shakespeare et le huis clos de David Harrower, nous plonge dans l’univers familial noir de Jean-Luc Lagarce, où les gens parlent beaucoup sans jamais parvenir à entrer en communication.
(abonnés) - par Valentin ManigliaLe Quotidien luxembourgeois
Myriam Muller : « Monter une pièce, c’est le produit d’une urgence »
Le classique contemporain de la saison au théâtre du Centaure, c’est Juste la fin du monde. Une pièce où plane la mort, mais qui, selon la metteuse en scène, Myriam Muller, est paradoxalement « très vivante ».
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Archives des représentations
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Cie Théâtre du Centaure
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Luxembourg
02 mars > 08 mars 2022