
Dossiers Pièce (dé)montée
La mise en scène de Michel Raskine
Édito
Après un premier dossier consacré à la pièce de Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, dans une mise en scène de François Berreur, « Pièce (dé)montée » vient explorer à nouveau le retour de Louis vers les siens et son incapacité à dire sa mort prochaine.
Dans cette famille, le désir de parler de Louis va libérer la parole des autres, mais lui repartira sans avoir pu annoncer sa mort imminente. Alors que la mise en scène de François Berreur venait prolonger le travail de mise en scène entrepris de son vivant par Jean-Luc Lagarce en montrant la nécessité absolue et l’impossibilité de la parole, renvoyant Louis à une mort solitaire, celle de Michel Raskine vient confronter cette écriture intimiste à la solennité, à l’ampleur et l’histoire de la salle Richelieu de la Comédie-Française.
En cette année où l’auteur entre à la fois au répertoire du Français et au programme de l’option Théâtre de la série L, les professeurs disposent désormais avec ces deux dossiers de la possibilité de comparer des mises en scène et d’aller plus avant dans
la présentation de la pièce qu’ils pourront faire à leurs élèves avant la représentation et dans son exploitation ensuite dans le cadre de la classe.

La mise en scène de François Berreur
Édito
Louis retourne dans sa famille pour annoncer sa mort prochaine. Mais dans ce cercle, on se dit l’amour que l’on se porte à travers d’éternelles querelles. Louis repartira sans avoir rien dit.
Absence, départ, retour et silence marquent ces retrouvailles et signent l’impossibilité de dire. Voir en Louis une projection de Jean-Luc Lagarce est séduisant… trop, car ce texte va bien au-delà de l’exercice autobiographique.
Compagnon de Jean-Luc Lagarce dans son aventure théâtrale, François Berreur propose une mise en scène de Juste la fin du monde qui s’affranchit de la lecture biographique pour se concentrer sur la tricherie. Comment signifier cet espace familial où le mensonge le dispute à l’impossibilité d’être vrai ? Comment la mise en scène travaille-t-elle « le concret » en même temps qu’elle le dépasse pour atteindre une forme d’onirisme et d’universalité ?
Ce nouvel opus de « Pièce (dé)montée » est, pour le professeur de Lettres, l’occasion de préparer la venue au spectacle de ses élèves en attirant leur attention sur la structure de la pièce, colonne vertébrale du travail scénographique, et sur la langue théâtrale
de Lagarce.
Dans la seconde partie du dossier, l’entretien avec François Berreur permet de comprendre les choix de mise en scène et à travers eux, le sens nouveau qu’il a voulu conférer à la pièce.
En cette année 2007-2008, « Pièce (dé)montée » accorde une attention toute particulière à l’œuvre de Jean-Luc Lagarce et notamment à Juste la fin du monde, au programme du bac (série L, option théâtre). Ce dossier consacré à la mise en scène de François Berreur (en tournée en France) est à rapprocher du dossier consacré à la mise en scène de Michel Raskine (à la Comédie-Française du 1er mars au 15 juin 2008).
