Angélica Liddell

Liddell Angélica

Un régime citationnel réinventé

Kenza Jernite

Una costilla sobre la mesa : Padre, le plus récent spectacle d’Angélica Liddell, créé et présenté au Théâtre de la Colline à Paris en janvier 2020, explore un régime de citation encore jamais vu dans le théâtre contemporain : pour revenir, de façon très intime, sur les derniers jours de son père, la metteuse en scène choisit de passer, en les reproduisant ou en les détournant, par les images d’un autre spectacle, qui lui aussi mettait en son centre la question du rapport au père au moment de la fin de vie : Sul concetto di volto nel Figlio di Dio (2011), de l’Italien Romeo Castellucci.

Ce faisant, Liddell fonde un régime d’intermédialité qui pose question : que nous dit ce passage de la citation textuelle (à laquelle nous sommes plus habitués) à une citation que nous qualifierons d’imaginale ? Plus encore, peut-on parler de simple citation, alors que ce sont des pans entiers du spectacle de Castellucci qui sont récupérés par Liddell ? A-t-on affaire à un phénomène ponctuel, qui s’inscrirait dans l’esthétique provocatrice de la metteuse en scène espagnole, ou bien peut-on déceler dans la revendication et la proclamation de l’emprunt un mouvement plus souterrain qui traverserait un certain théâtre contemporain, dit « d’images »  ?

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Source : Kenza Jernite, Un régime citationnel réinventé De Romeo Castellucci à Angélica Liddell. Théâtre/Public, 239(1), 29-35.