

Je te réponds
Six voix s’élèvent, portant avec elles les récits captivants de six hommes et femmes, âgés de 30 à 60 ans, confrontés à l’incarcération. Leur parole, habituellement confinée dans l’enceinte des prisons, trouve une scène au Théâtre des Bouffes du Nord.
De septembre 2021 à janvier 2023, Pascal Rambert et son fils, le réalisateur Lou Rambert Preiss, ont écouté des personnes incarcérées, réfléchissant à une plateforme pour leurs pensées jusque-là ignorées. Le projet, Je te réponds, s’inscrit dans une dynamique plus large de réhabilitation sociale, conforme à la circulaire de 2012 sur les projets culturels en milieu carcéral. Pascal Rambert a mené plusieurs ateliers d’écriture organisés au sein du Centre pénitentiaire sud-francilien de Réau, en Seine-et-Marne, devant la caméra de Lou Rambert Preiss. Ensemble, ils ont exploré ces échanges épistolaires entre les détenus et leurs proches, dévoilant ainsi des pans souvent méconnus de leur réalité quotidienne. Trop souvent réduite au silence, c’est toute la condition humaine des personnes incarcérées qui se met en scène dans Je te réponds. Personnes détenues, spectateurs et spectatrices cheminent ensemble vers la vérité et la considération.
Note d’intention par Pascal Rambert
Parfois le fait de parler est compliqué. Écrire encore plus. Dire aux êtres chers ce que l’on a toujours désiré leur dire peut s’avérer impossible. Cela c’est dans la vie ordinaire. Mais on peut imaginer que tout se complique encore plus en prison. Parce qu’on n’a pas appris dans sa famille son milieu à dire les choses. À leur donner une forme. Ou si on a appris on ne le fait plus parce que des actes d’autres paroles empêchent les mots de sortir. Les mots le langage sont un continent. Un territoire. La prison aussi.
Depuis plusieurs années je cherche à passer du temps avec des détenu·e·s pour favoriser ce que je sais être au début un enfer mais après un paradis : parler. Et dire. En parlant à Jean-Michel Gremillet, en suivant depuis le début le travail de mes amis Joël Pommerat, Caroline Guiela N’guyen ou Olivier Py dans les maisons d’arrêt d’Arles ou d’Avignon, ce désir profond a trouvé un ancrage au centre pénitentiaire de Réau.
Avec mon fils et réalisateur Lou Rambert Preiss, nous avons écouté dans le parloir de Réau de septembre 2021 à janvier 2023 des hommes et des femmes détenu·e·s. Pour la plupart des longues peines. Puis j’ai écrit non pas leur vie. Encore moins l’acte qui les a conduits ici. Mais leur perception de ce dans quoi l’acte les avait précipités. Parfois le temps infini. La blessure des corps. Ou bien qu’est-ce que le juste ?
Critiques
- Un fauteuil pour l'orchestrepar Nicolas Brizault-Eyssette
Des idées plus justes
Je te réponds est un très bon spectacle parce qu’il plaît et ne plaît pas, forcément. On tente de se creuser la cervelle, pourquoi se dit-on « non, je ne me lèverai pas pour applaudir », ils sont en prison, ils l’on bien mérité !
Recommandation :fff
Archives des représentations
-
Théâtre des Bouffes du Nord
|
Paris
03 déc. > 04 déc. 2024