Mon absente (suivi de) Je te réponds

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Présentation

Mon absente

Une communauté d’endeuillés, famille et amis mélangés, se retrouve au chevet d’une femme qui n’est plus. La parole maintient en vie, fait tenir, ensemble, pour le meilleur et pour le pire, les vivants.

Née d’une commande pour les acteurs et actrices associés du TNS, Mon absente a pris sa source dans la béance du décès de Véronique Nordey. Mais le projet s’est petit à petit transformé et c’est une figure fictionnelle qui tient désormais lieu d’absente et de lien entre les personnages en jeu. À la distribution initiale, s’est ajouté un nouveau cortège, quelques élèves fraîchement sortis du TNS et présents sur Mont Vérité ainsi qu’Aristide Tarnagda. Ils sont maintenant 11 présents, hommes et femmes de diverses origines et générations, à confronter la verticalité de leur corps et la chaleur de leur souffle à l’épreuve de la disparition, au mystère de la mort. À la déflagration de la perte. Réunis par le deuil, ils gravitent en satellites autour d’un cercueil jonché de fleurs, point fixe autour duquel s’organise leur ballet d’entrées et de sorties. Dans ce décor de douleur et de recueillement, la parole maintient en vie, fait tenir, ensemble, pour le meilleur et pour le pire, les vivants. (P. R.)

Je te réponds

Elles et ils ont pour prénoms Cristy, Christine, Karim, Benjamin, Tyson, Ignace. Ont entre 30 et 60 ans. Et ont, pour la plupart, été condamnés à de longues peines de prison. Je te réponds leurs donne la parole.

Parfois le fait de parler est compliqué. Écrire encore plus. Dire aux êtres chers ce que l’on a toujours désiré leur dire peut s’avérer impossible. Cela c’est dans la vie ordinaire. Mais on peut imaginer que tout se complique encore plus en prison. Parce qu’on n’a pas appris dans sa famille, son milieu, à dire les choses. À leur donner une forme. Ou si on a appris on ne le fait plus parce que des actes, d’autres paroles empêchent les mots de sortir. Les mots et le langage sont un continent. Un territoire. La prison aussi. Depuis plusieurs années je cherche à passer du temps avec des détenus pour favoriser ce que je sais être au début un enfer mais après un paradis : Parler. Et dire.

Avec mon fils et réalisateur Lou Rambert Preiss, nous avons écouté dans le parloir de Réau de septembre 2021 à janvier 2023 des hommes et des femmes détenus. Pour la plupart des longues peines. Puis j’ai écrit non pas leur vie. Encore moins l’acte qui les a conduits ici. Mais leur perception de ce dans quoi l’acte les avait précipités. Parfois le temps infini. La blessure des corps. Ou bien : Qu’est-ce que le juste ? (P. R.)

En scène

Création du 23 au 25 mars 2023 à Châteauvallon-Liberté, Scène nationale dans une mise en scène de l’auteur et présentation au Théâtre National de Strasbourg du 28 mars au 6 avril 2023.

Dans la presse

À propos de Mon absente, mise en scène par l'auteur.

« Ne m’oblige pas à te dire des choses douces »

« Mon Absente » de Pascal Rambert met en scène la figure de la personne disparue dans une pièce magnifique et bouleversante.
[Louise Chevillard, la terrasse]

« Mon absente », le chant funèbre pour la littérature de Pascal Rambert

Mon absente, sa dernière proposition (créée au TNS de Strasbourg, reprise à la MC93 de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, actuellement en tournée) ne recule pas devant le flux impérieux des mots. Leur cascade est loin d’être vaine. Elle affirme leur toute-puissance.
[Joëlle Gayot, Le Monde, janvier 2024]

Dire enfin à l’être cher disparu ce qu’on a toujours tu

Est mis au jour avec délicatesse l’immensité du chagrin de qui perd un être cher, soit une part constituée de soi qui s’effondre et que l’on s’efforce de rattraper à travers des souvenirs salutaires.
[Véronique Hotte, WebThéâtre]

Rambert : le doux, l’amer amour d’une mère morte

Dans le livre de Houedo « on verrait la vie l’amour la souffrance ceux qui en réchappent ceux qui sombrent ceux qui s’émancipent et ceux qui deviennent fous » dit Stan. Un peu comme dans la pièce.
[Jean-Pierre Thibaudat, Mediapart]

Comment se dire adieu ?  Ils entrent et sortent de l’ombre tour à tour, fantômes tristes et sombres au-dessus de l’absente sur son écrin de fleurs.

On ne finit jamais en beauté, on finit c’est tout, la résilience et le deuil dans tout ça, du bricolage. Et nous quels enfants avons-nous été ? Avons-nous été au niveau ? Qu’on fuit sa famille ou qu’on en soit dépendant, ça reste la grande matrice à dénouer. Le théâtre peut nous y aider qui s’adresse directement au vide, à cette absence en nous.
[Sylvie Boursier, Un Fauteuil Pour l'Orchestre, janvier 2024]

Mon absente, tranches de vie autour d’une morte

Les monologues et quelques dialogues qui entourent le cercueil (Rambert veut que la parole ne s’active qu’autour de lui) exposent une galerie de personnages à vif en même temps qu’il dessinent le portrait posthume et polyphonique de la disparue.
[Samuel Gleyze-Esteban, L'Œil d'Olivier, janvier 2024]

Ode à la mère morte

Comme à son habitude Pascal Rambert, qui affirme ne jamais faire de pièces à sujet,  offre une narration aux multiples digressions. [...] La prose est y superbe, là encore une constante chez Pascal Rambert qui  souligne volontiers : « Mon sujet, c’est la langue. »
[Jean-Rémi Barland, Destimed, février 2024]

96 pages
ISBN 978-2-84681-701-1
Prix : 15.00€
Collection : Bleue
Disponible
Date de parution :
Personnages
6 personnages
Mots clés