By Heart (Apprendre par cœur)

By Heart (Apprendre par cœur)
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By Heart (Apprendre par cœur)

Tiago Rodrigues

Dans By Heart, le metteur en scène portugais, directeur du Festival d’Avignon, nous conte l’histoire de sa grand-mère qui, devenue aveugle, demande à son petit-fils de lui choisir un livre qu’elle pourrait apprendre par cœur. Mais que signifie au juste « apprendre un texte par cœur » ? Et comment se tenir, avec le public, au plus près de cette question, de son urgence, de sa charge ?

En conviant chaque soir sur le plateau dix spectateurs pour accomplir ce geste, Tiago Rodrigues ne se contente pas de brouiller les frontières entre le théâtre, la fiction et la réalité. Il invite des hommes et des femmes, le « peloton sonnet 30 de Shakespeare », à éprouver, le temps de la représentation, une expérience singulière : celle de retenir un texte et de le dire sur scène. Un acte de résistance et de lutte contre le temps, l’oubli, le vieillissement, l’absence ou la disparition. Un geste bouleversant, aussi intime que politique.

Entretien avec Tiago Rodrigues

Entretien réalisé par Marc Blanchet pour le Festival d'Avignon

Depuis sa création en 2013, votre spectacle By Heart (par cœur) tourne dans le monde entier. Pouvez-vous revenir sur sa genèse ? 

Son point de départ est autobiographique, et même généalogique. Depuis mon enfance au Portugal, j’ai toujours eu un lien très fort avec ma grand-mère. Ce lien s’incarne dans l’amour des livres, le partage de la lecture. En vieillissant, ma grand-mère a appris qu’elle deviendrait aveugle. Elle m’a chargé d’une mission : choisir un livre à apprendre par cœur avant de perdre la vue. Dès qu’elle a formulé cette demande, j’ai su que j’allais partager un jour cette histoire. J’en ignorais alors le dénouement. J’avais juste l’intuition qu’il s’agissait là d’un événement de ma vie personnelle, qu’il touchait à l’essence de ma pratique du théâtre, en faisant se rejoindre les questions sur le métier de comédien et l’amour de la lecture.  

Dans By Heart, votre grand-mère est une sorte de personnage central aux côtés d’écrivains d’autres temporalités, d’autres géographies…  

Ma grand-mère a grandi et vécu dans un village isolé à l’écart d’un monde lettré. Une sorte de double solitude. C’est le village de mon enfance. En proposant au public d’apprendre par cœur un poème, je propose de perpétuer le geste de ma grand-mère, de perpétuer sa voix. Si elle n’est sortie de son village que deux fois dans sa vie, depuis la création de mon spectacle, elle a visité plusieurs continents, avec plus de trois cent cinquante dates ! Elle était en vie lors de la création. J’étais en France le soir où elle est décédée. Je pensais arrêter, mais j’avais encore quelques dates à faire. Je suis parti jouer à Madrid, pensant que ce spectacle n’aurait plus aucun sens, qu’il serait trop violent à proposer… Quelque chose a toutefois continué à vivre de son geste de lecture, de son amour filial. La pièce est devenue une métaphore de notre amour réciproque. Si je la joue moins aujourd’hui, je ne cesse chaque fois d’éprouver sa présence et vois combien By Heart continue d’avoir du sens auprès du public. Depuis 2015, c’est l’unique spectacle où je continue à être sur scène en tant que comédien. Le proposer à la Cour d’honneur du Festival d’Avignon pour la 77e édition, la première pour moi, a une forte valeur symbolique. Il s’agit de partager ma vision du monde, auprès du public, des artistes, de mon équipe, lors de cette parenthèse magique que constitue le Festival d’Avignon. 

Dans By Heart apparaissent plusieurs écrivains autour d’un sonnet de William Shakespeare, entre autres Boris Pasternak, Ossip Mandelstam, Aldous Huxley, Ray Bradbury et George Steiner, décédé en 2020…  

Pendant la pièce, j’essaie d’emmener le public, ou plutôt de le perdre, dans un labyrinthe littéraire. Ce labyrinthe est à l’image des recherches que j’ai effectuées pour mener à bien la mission terrible quoique fantastique qui consistait à choisir un dernier livre pour ma grand-mère. Plongé dans ce dédale, je me suis rappelé en revenant de chez elle un entretien découvert quand j’étais dans la compagnie belge Tg Stan avec laquelle j’ai presque commencé mon parcours de comédien. Dans une émission diffusée aux Pays-Bas, Wim Kayzer s’entretient avec l’intellectuel George Steiner. Ce dernier nous raconte, parmi un nombre considérable d’anecdotes, de souvenirs, de lectures, de réflexions, combien apprendre par cœur est un geste d’amour envers les auteurs. J’ai alors décidé d’écrire à cette grande figure intellectuelle, ce que je raconte dans mon spectacle…   

Vous donnez ce spectacle en français, avec une traduction du sonnet n° 30 des Sonnets de William Shakespeare. Quelle traduction avez-vous choisie ? 

Pour la création française, voici plusieurs années au Théâtre de la Bastille, j’ai utilisé une traduction de 1912, de Charles-Marie Garnier. Malgré certains archaïsmes, elle me plaisait car elle reposait sur un travail précis sur la métrique des alexandrins. Un poème est mnémonique ; c’est une capsule pour se souvenir d’un monde entier. Seulement, et c’est un scoop, pour la première fois je vais « jouer » une nouvelle traduction. Elle est signée du célèbre duo de traducteurs, Françoise Morvan et André Markowicz. Ils ont signé la traduction de La Cerisaie d’Anton Tchekhov pour ma mise en scène de 2021. Ils ont décidé de traduire l’intégralité des Sonnets de William Shakespeare. J’en suis d’autant plus touché que c’est une représentation de By Heart qui les a incités à le faire. J’ai donc dû apprendre par cœur une traduction inédite !  

By Heart est une expérience, la création d’une communauté inattendue tandis que le spectacle « s’invente » presque sous nos yeux…  

Il y a dix chaises sur le plateau. Le spectacle ne peut commencer que lorsque dix spectateurs les occupent, avec moi comme onzième personne. Ces dix personnes se transforment peu à peu grâce à la littérature. L’effort d’apprendre par cœur devient visible. L’idée que l’apprentissage par cœur d’un poème puisse produire une communauté momentanée autant qu’un vrai collectif, est pour moi une lettre d’amour au pouvoir transformateur du théâtre, non une preuve. Depuis que je donne ce spectacle, je n’ai jamais eu la moindre impression de répétition ou de fatigue en tant que comédien. Il s’agit de vivre quelque chose ensemble, sans que rien ne vienne domestiquer ces dix participants. Chacun d’eux se rend compte au fur et à mesure du spectacle qu’il porte une responsabilité en apprenant par cœur un sonnet. By Heart relève d’un défi commun, que j’éprouve toujours dans son mélange de vulnérabilité et de fraîcheur. À travers l’apprentissage d’un poème, nous touchons à la nature imprévisible de l’acte théâtral. Et voyons comme rarement l’exercice de la mémoire en train de naître et de se faire, grâce à la puissance de la poésie. Le donner ce soir dans la Cour d’honneur, c’est à nouveau l’adresser à ma grand-mère, dans un espace plus grand que son village, avec un public dix fois plus nombreux que ses habitants…  

By Heart est un spectacle central dans votre parcours d’artiste. N’est-il pas une sorte d’autoportrait, à travers l’apprentissage d’un sonnet de William Shakespeare ? 

Dans ce spectacle, plusieurs couches s’entremêlent : la poésie, le théâtre, la liberté d’expression de certains auteurs face à un régime totalitaire. L’apprentissage par cœur n’est pas un programme politique. Il peut être cependant un outil de résistance, littéraire comme biologique, face au vieillissement. Il est en tout cas une preuve d’avenir, comme il fut et l’est encore dans les moments les plus désespérés. Nombre de personnes qui connaissent mon travail pourraient dire avec humour : « Si tu vois By Heart de Tiago Rodrigues, tu n’es pas obligé de voir le reste, tout est dedans ! » C’est peut-être vrai ! Si je devais donner une dimension historique à mon passeport, ce serait By Heart. Dans ce spectacle il y a toutes les informations nécessaires pour me laisser passer une frontière. Il concentre mes questionnements et témoigne de ma pensée théâtrale. Je rejoins Heiner Müller quand il dit que le théâtre permet de dialoguer avec les morts. À chaque représentation, je suis en dialogue avec Ray Bradbury, Boris Pasternak, également ma grand-mère et mon père. Et j’ai l’énorme chance de pouvoir travailler avec William Shakespeare. C’est une transmission à deux voies. La première est invisible, quoique presque palpable : c’est le geste de ma grand-mère, qui a « imprimé » sur moi l’amour des livres. Elle concerne aussi un érudit comme George Steiner. Cette première transmission vient de nos ancêtres, en vie ou pas, à travers des œuvres ou non. La seconde transmission s’effectue vers le public, d’autres générations. Et puis il y a ce rapport de vulnérabilité qui passe par une complicité avec les spectateurs, sur scène et dans la salle. Il est l’essence de mon travail, c’est-à-dire croire à l’imprévisibilité, un véritable danger, très heureux, propre au théâtre. Je le recherche, le provoque, pour qu’existe une grande liberté sur le plateau. Ceci, à travers une admiration profonde du texte, et le mariage improbable entre le respect de l’écriture et la liberté de l’acteur. Cette volatilité fait que By Heart peut bien se dérouler ou non. C’est une expérience toujours différente à chaque « représentation ». Et par là même, un manifeste de mon geste théâtral. Je peux donc en parler comme d’une carte de visite de mon parcours et de ma vision de la scène, c’est-à-dire un mélange entre le poétique, le politique et l’intime. J’ai exploré l’intime de façon parfois immodérée, j’en ai conscience, mea culpa ! Seulement, avec By Heart, cette traversée avec dix personnes face au public, tous ensemble, élève cette dimension  artistique et politique, et finit par atteindre à quelque chose d’une énorme intimité. La fin du spectacle est en ce sens l’un des gestes d’exposition les plus forts que je connaisse comme artiste. Je m’en rends compte à chaque fois. Je suis surpris de m’apercevoir combien j’ai oublié où cela me mène. J’ai même du mal à contrôler mon émotion…  

Podcasts

  • France culture
    par Les Fictions - Avignon

    Tiago Rodrigues nous conte ici une histoire : celle de sa grand-mère

    La diffusion de la version radiophonique du spectacle de Tiago Rodrigues joué depuis 10 ans, en écho à sa représentation dans la Cour d’honneur du Palais des papes.

Critiques

  • L'Œil d'Olivier
    par Samuel Gleyze-Esteban

    Festival d’Avignon, clôture par cœur

    En clôture du 77e Festival d'Avignon, le temps d'une soirée, Tiago Rodrigues reprenait la participative "By Heart".

  • La revue du spectacle
    par Yves Kafka

    Tiago Rodrigues de tout cœur avec le public qui, en retour, lui fait la Cour…

    Même le mistral, hier au soir, à la nuit tombée, entendait être de la fête en ajoutant une fantaisie exquise à son puissant souffle, feuilletant passionnément les ouvrages posés en bordure de plateau.

  • Les Trois coups
    par Lorène de Bonnay

    Un succulent banquet littéraire à la Cour !

    Après « 21 jours de fête civique », la 77e édition du Festival s’achève en apothéose avec la reprise du spectacle « By Heart » dans la Cour d’honneur.

  • Le Monde
    par Fabienne Darge

    Magnifique expérience autour de la mémoire et de l’amour de la littérature

    Drôle et délicat, le spectacle présenté en clôture du festival par son directeur a emporté le public.

    (abonnés)
  • Sceneweb
    par Stéphane Capron

    By Heart ou l’art d’apprendre la poésie pour se prémunir de l’obscurantisme

    Le spectacle qui l’a fait connaitre en France il y 10 ans. Un happening théâtral où il invite dix spectateurs à apprendre par cœur un sonnet de Shakespeare. 

  • New York Times
    par Maya Phillips

    ‘By Heart’ Commits Community to Memory

    In Tiago Rodrigues’s show, audience members learn a Shakespeare sonnet together — line by line, over and over.

  • Un fauteuil pour l'orchestre
    par Denis Sanglard

    Avec le cœur…

    C’est une création toute simple, modeste même et pourtant vitale qu’il serait urgent de découvrir. Sans doute une des plus belles performances de cette année, une des plus prégnantes de par son contenu.

    Recommandation :
    fff
  • La Terrasse
    par Gwénola David

    Une expérience intime et singulière

    Tiago Rodrigues, directeur du Théâtre national de Lisbonne, fait vibrer la littérature au creux de nos cœurs. Un moment d’une rare intensité.

  • Théâtre du blog
    par Philippe du Vignal

    Le théâtre, nous rappelle Tiago Rodrigues, cela se partage vraiment, sinon à quoi bon…

    Tiago Rodrigues, jeune metteur en scène portuguais, qui vient d’être nommé directeur du Théâtre national de Lisbonne, nous raconte une histoire : celle de sa grand-mère qui, devenue petit à petit aveugle, demanda à son petit-fils de lui choisir un livre qu’elle pourrait apprendre par cœur.

  • Le Figaro
    par Armelle Héliot

    Tiago Rodrigues, le miracle du coeur

    Dans la petite salle du Théâtre de la Bastille a lieu chaque soir un événement hors norme.

  • Le club Mediapart
    par Véronique Klein

    Une forme de transmission autrement sensible

    Apprendre un texte par cœur, c’est garantir sa pérennité. Personne ne peut vous voler votre mémoire. George Steiner disait «  Quand dix personnes connaissent un poème par cœur, il n’y a rien que le KGB, la CIA, la Gestapo ne puissent faire. Ce poème survivra’ .

Calendrier des représentations

Battersea Arts Centre | Londres

mar.14oct. 2025
mer.15oct. 2025

The Attenborough Centre for the Creative Arts | Brighton

jeu.16oct. 2025

UCLA’s Center for the Art of Performance | Los Angels

ven.24oct. 2025
sam.25oct. 2025

Walker Art Center | Minneapolis

mar.28oct. 2025
mer.29oct. 2025

Alliance Française de New York | New York

lun.03nov. 2025
mar.04nov. 2025

Points communs | Cergy-Pontoise

mer.21janv. 2026
jeu.22janv. 2026
ven.23janv. 2026
sam.24janv. 2026

Théâtre de la Croix-Rousse | Lyon

mar.27janv. 2026
mer.28janv. 2026
jeu.29janv. 2026
ven.30janv. 2026
sam.31janv. 2026

Onassis Stegi | Athènes

lun.11mai 2026
mar.12mai 2026

Théâtre National de Nice | Nice

sam.23mai 2026
  • Le Monfort | Paris
    25 mars > 28 mars 2025
  • Théâtre de Grasse | Grasse
    28 févr. > 01 mars 2025
  • Théâtre Vidy-Lausanne | Lausanne
    14 mai > 10 févr. 2025
  • Théâtre Garonne | Toulouse
    23 sept. > 24 sept. 2023
  • Nowy Teatr | Varsovie
    18 nov. > 19 nov. 2022
  • Brooklyn Academy of Music | New York
    05 oct. > 17 oct. 2021
  • Lafayette Anticipations | Paris
    24 sept. > 25 sept. 2021
  • Teatro India | Rome
    13 avr. > 18 avr. 2021
  • Célestins, Théâtre de Lyon | Lyon
    09 avr. > 11 avr. 2021
  • Les Théâtres de la Ville de Luxembourg | Luxembourg
    28 oct. > 30 oct. 2020
  • Théâtre de Liège | Liège
    20 oct. > 25 oct. 2020
  • Le Reflet - Théâtre de Vevey | Vevey
    01 oct. > 02 oct. 2020
  • Festival d'Almada | Almada
    04 juil. > 12 juil. 2020
  • Dimitria Festival - Δήμος Θεσσαλονίκης | Thessaloniki
    17 oct. > 18 oct. 2019
  • Fabrique de théâtre | Bastia
    26 sept. > 27 sept. 2019
  • FIDAE - Festival Internacional de Artes Escenicas | Montevideo
    14 août > 15 août 2019
  • GREC Festival de Barcelona | Barcelone
    14 juil. > 15 juil. 2019
  • Canadian Stage | Toronto
    29 mai > 02 juin 2019
  • CSS Teatro stabile del Friuli Venezia Giulia | Udine
    03 mai > 04 mai 2019
  • Maison de la Culture d'Amiens | Amiens
    16 janv. > 17 janv. 2019
  • Centro Cultural de Guadalajara | Guadalajara
    29 nov. > 30 nov. 2018
  • L'Archipel | Fouesnant-les-Glénan
    23 oct. > 24 oct. 2018
  • Le Panta-théâtre | Caen
    24 sept. > 26 sept. 2018
  • Théâtre Les Tanneurs | Bruxelles
    28 mars > 30 mars 2018
  • Le Trident | Cherbourg-en-Cotentin
    09 janv. > 10 janv. 2018
  • TAP – Théâtre Auditorium de Poitiers | Poitiers
    11 oct. > 12 oct. 2017
  • Forum de Meyrin | Meyrin
    12 mai > 13 mai 2017
  • L'Aire Libre | Saint-Jacques-de-la-Lande
    18 nov. > 19 nov. 2016
  • Short Theatre Festival | Rome
    16 sept. > 17 sept. 2016
  • Wiesbaden Biennale festival | Wiesbaden
    26 août > 03 sept. 2016
  • Frascati Producties | Amsterdam
    29 août > 30 août 2016
  • Weimar Kunstfest | Weimar
    23 août > 24 août 2016
  • Teatro Nacional Dona Maria II | Lisbonne
    20 juil. > 23 juil. 2016
  • CDN de Normandie - Rouen | Rouen
    16 janv. > 17 janv. 2016
  • TPR - Théâtre Populaire Romand | La Chaux-de-Fonds
    30 oct. > 31 oct. 2015
  • Festival Contre-Courant | Avignon
    12 juil. > 16 juil. 2015
  • Festival Theaterformen | Hanovre
    05 juil. > 07 juil. 2015
  • Le Printemps des Comédiens | Montpellier
    27 juin > 28 juin 2015
  • HAU - Hebbel am Ufer | Berlin
    16 juin > 17 juin 2015
  • Festival TransAmériques | Montréal
    29 mai > 31 mai 2015
  • Festival Carrefour International de Théâtre de Québec | Québec
    25 mai > 27 mai 2015
  • ACERT | Tondela
    15 nov. 2019
  • Le Parvis | Ibos
    04 nov. 2020
  • POC - Pôle culturel d'Alfortville | Alfortville
    14 mai 2017
  • Festival d'Avignon | Avignon
    25 juil. 2023
  • Espace 1789 | Saint-Ouen
    05 déc. 2018
  • Belluard Bollwerk International | Fribourg
    02 juil. 2015
  • La Comédie de Valence | Valence
    26 mai 2016
  • Espaces Pluriels | Pau
    05 nov. 2020
  • FITEI-Festival Internacional de Teatro de Expressao Iberica | Porto
    17 juin 2017
  • Médiathèque du Pôle Culturel d'Alfortville | Alfortville
    14 mai 2017
  • Le Théâtre dans les Vignes | Couffoulens
    06 nov. 2020
  • Vilnius New Drama Action Festival | Vilnius
    10 oct. 2025