![Se rappeler pour vivre [Fuck me, Love me, Kill me]](/sites/default/files/styles/ouvrage_auteur_complet/public/image/OTERO_ME_COLL_BLEUE.jpg?itok=DjL-Tc2R) 

Love Me
Marina Otero change de format pour écrire un nouveau chapitre de sa tumultueuse autofiction. Avec Love Me, elle se livre à un solo des plus périlleux, sans artifice et sans filet. Imaginé avec le metteur en scène et dramaturge Martín Flores Cárdenas, ce spectacle voit la performeuse argentine retrouver le devant de la scène. Assise face au public, elle parle de ses angoisses et de sa violence intérieure. Elle place le corps au centre de son investigation, en évolution permanente. Besoin de danser, amants, séparations : l’autobiographie vient ici éclairer le travail d’un corps dont Marina Otero dit qu’elle a « parfois l’impression qu’il est possédé par un esprit maléfique » !
Entretien avec Marina Otero
Propos recueillis par María Daniela Yaccar en février 2022, pour Página
— Votre pièce parle-t-elle de la violence contre les femmes et en quel sens ?
— Non, c’est même l’inverse. Elle parle de la violence d’une femme envers le monde, envers les autres ou d’autodestruction. On a tellement parlé de la violence des hommes...
Parlons aussi de la violence féminine, qui a à voir avec la violence machiste, et qui est presque une défense, car la réponse d’une femme à la violence d’un homme est une réponse de femme.
— Vous quittez ici la zone du politiquement correct...
— J’ai essayé de ne pas me placer dans une position de victime, mais de parler de ce que nous sommes et de ce que nous apportons. Il est évident qu’il y a une histoire, nous sommes victimes d’un système, mais c’est aussi à partir de cet endroit que nous pouvons parler de nos obscurités...
J’ai envie d’entrer dans des espaces plus sombres. C’est la même chose que d’habitude (rires). Non pas pour s’opposer au féminisme, mais au contraire, pour parler depuis un lieu plus sain d’acceptation de nos obscurités. J’essaie également de poursuivre le travail sans fin qui a trait à ce moi, Marina Otero. Pour explorer de nouvelles formes de narration et observer comment l’auto-investigation peut se poursuivre. Pour raconter ce qui s’est passé après l’opération.
— Quelle est la danseuse-performeuse qui a émergé après ce qui s’est passé ?
— Elle poursuit sa réflexion sur l’immobilité et le mouvement, en relation non seulement avec la danse mais aussi avec la vie et les émotions. L’œuvre raconte une expérience, après avoir voyagé avec Fuck me, qui est en rapport avec le mouvement. Maintenant, j’ai une colonne vertébrale qui me permet de bouger, alors je vais bouger. La question est de savoir comment m’y prendre, dans la danse et dans la vie.
— Pourquoi avez-vous choisi l’autofiction pour vous exprimer ? Est-ce d’ailleurs ainsi que vous nommez le genre ?
— Certains parlent de biodrame, d’autres d’autofiction... Je suis très « anti-étiquettes » mais je pourrais dire que mon travail a à voir avec ces axes. La frontière entre la vraie Marina et la Marina fictive est très ténue.
Je ne sais plus si j’invente une vie réelle qui me sert pour la fiction ou si la fiction transforme ma vie réelle. Il y a évidemment un traitement dramaturgique, je ne suis pas purement fidèle à l’événement. Mais c’est dangereux : je raconte en permanence des choses qui ont trait à mon intimité.
J’en souffre assez souvent. Ce n’est pas gratuit, ça a à voir avec le risque, que j’aime beaucoup mais qui me pose des problèmes.
— J’imagine que de nombreux artistes sont impliqués dans ce travail ?
— Exactement (rires). Il y a eu une longue préparation pour arriver à la pièce, beaucoup d’intimité, je réfléchis à quel mot utiliser. Vous assumez les possibles conséquences qu’elle pourrait générer, mais la fiction est aussi un garde-fou. Je n’ai pas la même exposition sur les réseaux sociaux, par exemple. Je le fais avec mon corps vivant. Tout ce qui est là est aussi un mensonge, nous pouvons jouer avec ça librement. Je suis une personne disciplinée, responsable et virginienne. Mais sur scène, j’ai l’air d’un vrai monstre !
Source : Dossier de presse
Critiques
 ResMusicapar Caroline Charron ResMusicapar Caroline Charron- Avec Love me, Marina Otero se met à nu- Dans le cadre du portrait qui lui est consacré au Théâtre du Rond-Point autour des trois volets de sa trilogie Recordar para vivir, Marina Otero se met à nu dans Love me pour réclamer l'amour. 
Archives des représentations
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                  Théâtre du Rond-Point
      
  
    
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                  Paris
      
  
            24 sept. 2024
 
 
 
 
 
 
 
 
 
