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Couverture HD : Le Sacrifice comme acte poétique

Le Sacrifice comme acte poétique

traduit par Christilla Vasserot
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Cet homme qui m’insulte le matin parce que je ne lui donne pas d’argent, cet homme pestilentiel, sale, presque aveugle, cet homme dans le métro, cet homme est une plaie à plus de cent trous, chaque trou sécrète un fluide encore plus infect et putride, il est en train de mourir, et moi, je me dégoûte à marcher sur le trottoir de la décence. À quoi bon choisir le chemin de la décence ? À quoi bon écrire si ce pestiféré ne me lira jamais ? Qu’est-ce qu’il en a à foutre, ce malheureux, des mots et de l’explication des mots, et des mots et de la scène et du maudit débat sur la scène ? Je me dégoûte, du haut de ma ridicule chaire intellectuelle, le souvenir de l’homme qui m’insulte me cause une profonde douleur, pas aussi grande que la sienne, mais assez grande pour être incompatible avec les mots, pour que je ne puisse pas écrire de la journée, la fiction, quelle connerie, mais très vite je me remets à écrire, à écrire, maladroitement, en recevant les coups de pied des contradictions, toute endolorie, médiocre, décente mais médiocre, surtout médiocre, à supporter les afflictions des mots.

Présentation

Mise en scène, écriture – pièces de théâtre, poésie, récits, journaux – et présence sur scène : tout est lié chez Angélica Liddell. L’art et la vie, la fiction et la biographie, la création poétique et la réflexion théorique entretiennent les uns avec les autres des liens évidents et complexes. Ce volume inclut une série de textes qui, depuis une perspective théorique, éclairent en partie la pratique théâtrale de leur auteur, contribuant à la construction d’une poétique toujours inachevée, basée sur une expérience vitale.

Dans cet essai recueillant douze conférences et entretiens, Angélica Liddell évoque la création artistique ainsi que son processus dramaturgique très organique et très violent car « la violence poétique est nécessaire pour combattre la violence réelle ».

Les admirateurs de l’œuvre d’Angélica Liddell trouveront une grande part d’intimité, et les amoureux du théâtre pourront se consacrer à une lecture plus libre, sur l’acte créateur de manière générale, qui ouvre le regard sur un théâtre subversif, hors normes.

Dans la presse

Simplement violemment poétique !

Angélica Liddell convoque pour ses afflictions électives : Adorno, Apulée, Artaud, Barthes, Dante, Diderot, Rousseau, Freud, etc., pour s’affliger de la servitude volontaire d’être au monde.
[Dashiell Donello, Les Dits du théâtre, sept. 23]

On dirait que chez elle la théorie se fait chair

Angélica Liddell manie l’art d’écrire comme celui – performeuse sans égale – dont elle use sur scène. On dirait que chez elle la théorie se fait chair et ne peut s’exprimer qu’en métaphores corporelles d’une grande liberté.
[Jean-Pierre Léonardini, L'Humanité, sept. 23]

Un projet esthétique, poétique et politique qui fait appel au réel, à l’imaginaire, à la conscience.

Sur les scènes d’Angélica Liddell, le spectaculaire a laissé place au monstrueux. Et si spectacle il y a, c’est celui de la passion : souffrance, supplice, lésion. La passion est un engagement du corps, devenu espace du sacrifice.
[Véronique Hotte, hottello, 25 oct. 23]

128 pages
ISBN 978-2-84681-707-3
Prix : 14.00€
Disponible
Date de parution :
Soutiens
Ouvrage traduit et publié avec le soutien de la région Bourgogne Franche-Comté