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Pas de yaourt pour les morts

Texte portugais (Portugal) traduit par Thomas Resendes
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Présentation

Lorsque le père de Tiago Rodrigues était à l’hôpital, il recevait régulièrement la visite d’une femme appelée Teresa. Elle travaillait comme bénévole à l’hôpital et prenait le temps de parler aux patients pour rompre leur solitude. Tiago Rodrigues découvrira plus tard que Teresa était une actrice qu’il connaissait bien.
Depuis son lit de malade, son père, réalisant qu’il allait mourir, a commencé à écrire un livre. Selon Teresa, il voulait mélanger ses expériences de patient en phase terminale avec des souvenirs de sa vie, en particulier des histoires liées à son travail de journaliste. Il a pensé alors à l’histoire d’une autre Teresa, Teresa Torga, une obscure actrice et chanteuse de fado souffrant de troubles mentaux, qui s’est déshabillée et s’est promenée nue en récitant des poèmes et en chantant dans l’une des rues les plus animées de Lisbonne lors d’une manifestation.
Après la mort de son père, Tiago Rodrigues a ouvert le carnet. Il ne contenait que quelques lignes et points, quelques gribouillis, comme les dessins abstraits d’un enfant en bas âge.


Dans Pas de yaourt pour les morts (No Yogurt for the Dead), Tiago Rodrigues crée une pièce de théâtre pour imaginer ce que son père aurait pu souhaiter écrire dans les derniers jours de sa vie.

 

Création

Créé à Gand en janvier 2025, puis présenté au Portugal et en Autriche au prestigieux Festival Wiener Festwochen à Wien le spectacle sera en tournée en Europe (notamment à la Comédie de Genève en novembre) puis France au cours de la saison 2026-2027.

 

Dans la presse

No Yogurt for the Dead, l’écrin fantôme de Tiago Rodrigues

Alternant parlé et chanté, la nouvelle création du metteur en scène, montée à Gand, se saisit du dernier carnet rempli par son père pour défier la mort.

C’est l’histoire d’un carnet qui a d’abord déçu jusqu’à la colère son récipiendaire. Un carnet rempli de pages blanches et quelques gribouillis esseulés et énigmatiques, fermés à toute signification. C’est l’histoire d’une pièce qui redonne souffle à la mort et transforme la déception en merveille. Et c’est une histoire véridique et singulière, et universelle d’être particulière, qui concerne tout un chacun. Celle de la mort des parents et ses points d’interrogation. Quand il n’est plus temps et que les récits sont perdus à jamais.

(Anne Diatkine, Libération, 28 janvier 2025)

 

Coupée de la brutalité du réel par les remparts de la musique, la pièce de Tiago Rodrigues nous invite avec précaution à entrer dans le monde des souvenirs et à y rendre poésie et dignité aux vivants qui ne sont plus. L’auteur et metteur en scène lisboète taille sous nos yeux, à même la peine, un refuge hospitalier à nos pertes, nos craintes et nos pudeurs. Voyage délicat jusqu’au noir complet, cette Histoire du théâtre supplémentaire réussit le tour de force de nous en faire oublier qu’elle n’est pas cosignée par son principal protagoniste. Plus encore, elle dépasse l’histoire singulière pour offrir un écrin de douceur où il semble soutenable, aujourd’hui ou demain, de se dire au revoir.

(Agnès Dopff, Mouvement, 10 février 2025)