Garçon

Garçon
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Garçon

Thomas Fourneau, Simon Grangeat

Un jeune homme en lutte contre les injonctions à incarner le parfait garçon fait deux rencontres déterminantes dans une nouvelle vie à la campagne : sa tante et une jeune camarade de classe. Sur scène, deux interprètes convoquent une galerie de personnages avec comme principaux alliés les artifices du théâtre.

Note d’intention

« Des centaines de milliers d’hommes n’ont même pas commencé
à réfléchir sur la façon dont le patriarcat les empêche
de se connaître eux-mêmes, de se connecter avec leurs sentiments, d’aimer. »
Bell Hooks, La Volonté de changer

Pour sortir des carcans et des prisons conservatrices, patriarcales, les auteurs et les autrices parlent depuis des décennies de l’émancipation féminine.
Pour ce qui est des garçons, on ne parle – au mieux – que de déconstruction.
Je n’arrive pas à voir dans cet idéal « déconstructionniste » autre chose que les pièces éparses d’un mécano ou d’un lego, abandonné sur le tapis.
Difficile de m’en saisir.
Difficile d’en faire une ligne d’horizon joyeuse.
Au départ de l’écriture de Garçon, il y a la nécessité intérieure d’interroger la possibilité d’une émancipation pour les garçons.
D’un devenir enviable.
Il y a cette intuition que quelque chose doit pouvoir se partager de l’expérience d’une autre masculinité.
Cela interroge les processus de filiation, l’intergénérationnel et les assignations silencieuses.
Le rapport à la parole, aux non-dits, aux coups encaissés solitaires.
La capacité à s’écouter, à s’accepter, à laisser surgir une émotion.
L’individu pris dans sa cellule familiale, l’individu au sein de ses pairs, l’individu dans sa relation aux autres.

D’autres histoires.
D’autres héros.

À ce moment de l’écriture, je suis encore dans la phase de documentation et de lectures.
J’ai besoin de mieux comprendre encore les enjeux, leur historicité, les querelles que suscite cette question du masculin.

Il y aura un comédien et une comédienne, parce que j’ai besoin de l’altérité pour que ce questionnement soit pris dans un dispositif qui permette le ressenti et non pas seulement le dire.

Avant de me mettre à écrire, je pense à mon grand-père, ouvrier né en 1905 et qui dû attendre ses 90 ans et un AVC qui faillit lui coûter la vie pour me prendre la main avec tendresse et me dire qu’il m’aimait.
Je pense à ses yeux apaisés d’outre-tombe.

Calendrier des représentations

Théâtre Massalia | Marseille

ven.16janv. 2026
sam.17janv. 2026