Le Théorème du pissenlit

« LE MAIRE. – Oui, c’est malheureux, mais eux, au moins, grâce à nous, ils ont du travail. C’est important pour eux. Puis personne n’oblige cette petite à travailler. C’est elle qui l’a choisi. Qu’est-ce que tu attends de moi ? Tu veux que je provoque un incident diplomatique ? Puis j’en fais des choses pour les enfants. On a fait un parc. Va jouer au parc. Ça nous a coûté une fortune. »

Tao et Li-Na habitent le Village-au-Rocher. Leurs parents partis travailler à la ville, les deux enfants vivent avec les anciens et s’amusent, livrés à eux-mêmes et libres de leurs jeux. Le jour de ses 13 ans, Tao doit quitter le village pour la Ville-de-la-Fabrique-des-Objets-du-Monde. Désespérée, Li-Na part sur les traces de son ami et, au terme d’un périlleux voyage, le retrouve, épuisé par l’usine. Pour dénoncer le travail illégal des enfants, Li-Na commet la plus fantasque des insurrections prouvant ainsi, à l’instar du pissenlit, la capacité de chacun à s’épanouir dans des conditions difficiles.

Au-delà du travail illégal des enfants – dans ce récit cinématographique qui prend la forme d’un conte populaire tout public – il est aussi abordé les thèmes de l’amitié, des rapports générationnels, de la nature comme terrain de jeu salvateur et de l’imagination, comme outil de désobéissance face à une autorité injuste et destructrice des libertés fondamentales.

À partir de 9 ans.

Ce texte a été créé le 2 février 2023 à la Filature, scène nationale de Mulhouse, dans une mise en scène d’Olivier Letellier.

Le fait que la narration se base sur deux points de vue différents est très intéressant, surtout en prenant en compte le fait que l’un des deux personnages principaux soit le lecteur/spectateur lui-même, ce qui rend la pièce encore plus immersive. On retrouve dans la façon de raconter l’histoire et surtout dans les descriptions des événements, l’innocence, l’optimisme et l’espoir d’un enfant. La place du pissenlit est très importante et belle dans l’histoire, vu qu’il représente quelque chose d’innocent et éphémère, et qu’il « donne toujours la bonne direction ».