
L'infâme
Tana est une jeune fille qui débute une formation de couture en apprentissage. Elle a quitté le domicile maternel et vit chez son employeuse, en échange d’heures supplémentaires à l’atelier. Elle a fui, plutôt, une mère qui la rendait malade. Elle a coupé les ponts. Se terre dans le silence
Notes - Laurent Fréchuret
Nous nous sommes rencontrés avec Simon Grangeat au Centre culturel de la Ricamarie où nous partageons, dans un même moment, une résidence artistique. Après plusieurs rencontres, plusieurs échanges, une plus grande connaissance de l’univers artistique de l’un et de l’autre - notamment à travers la lecture de textes - nous avons interrogé la possibilité, à partir des désirs et des obsessions de chacun, d’une collaboration autour d’un projet de création théâtrale.
Un des points de convergence entre nos univers, en plus de l’art théâtral et du goût pour les textes, est l’intérêt que nous portons à l’adolescence et aux adolescents spectateurs. Cela m’a amené à proposer à Simon d’écrire une pièce de théâtre avec la perspective qu’elle soit jouée devant un public d’adolescents, collégiens et lycéens spectateurs.
J’avais le désir, de reconduire l’expérience (nous avions créé en 2019 : Qu’est-ce que le théâtre ? de H. Blutsch et B. Lambert) d’une création qui puisse être le produit d’une résidence dans un ou plusieurs établissements scolaires. Que cette création puisse être donnée aussi bien dans un collège que dans un lycée, dans le cadre de la salle de classe (qui constitue l’espace de jeu), dans un temps limité (45 minutes), sans technique (lumière et son), donc essentiellement fondée sur le verbe et sur l’art de l’acteur. En plus de la durée de la pièce, l’autre contrainte donnée à Simon est qu’il écrive une pièce pour deux jeunes comédiennes, deux interprètes que nous n’avions pas encore choisies. Simon a accepté l’invitation.
L’Infâme se réalisera, en partenariat avec le Centre culturel de la Ricamarie, dans deux établissements scolaires ou sera partagée notre résidence : le Lycée Testud au Chambon Feugerolles et le Collège Les Bruneaux à Firminy.
Après un premier temps de résidence fondée sur d’écriture de la pièce au premier trimestre de l’année 22, Simon nous passe le témoin et l’ensemble de l’équipe investira à partir d’octobre 2022 ces deux établissements durant 8 semaines pour créer l’Infâme.
Nous « habiterons » pendant huit semaines une salle de classe, devenue espace de répétitions puis de représentations, ouverte en permanence aux élèves, pour affirmer une forme de permanence artistique, proposer une parole poétique inscrite dans le concret du quotidien et sensibiliser à l’acte de création, élèves, artistes et pédagogues, dans un rapport renouvelé à l’acte théâtral, qui signifie inventer ensemble.
L’Infâme sera donnée, pour une série de représentations dans chacun des deux établissements ou la pièce a été créée puis sera donnée en tournée.
Simon Grangeat - Note d’intuition
Au début de la pièce, au mois de septembre, Tana n’a pas spécialement d’appétence pour ces techniques dont elle ignore tout. Elle n’est pas très bavarde non plus.
Elle sauve ou tente de sauver ce qui peut encore l’être, comme le ferait le rescapé d’une grande catastrophe.
Plus les mois passent, plus Tana se consolide.
Avec l’aide de sa patronne et de sa meilleure amie, Apolline, dans le silence de l’atelier et du travail manuel solitaire, elle va quitter les terreurs de l’enfance pour affronter sa vie.
Pour affronter sa mère. La figure de sa mère.
L’Infâme est une pièce d’émancipation.
Elle débute dans la honte de soi, dans le sentiment d’humiliation et de désagrégation. Elle s’achève avec la victoire de la guerrière, ferme dans sa volonté de vivre et de se construire un avenir, pleine de force pour demain. Elle s’achève loin de l’amertume et du ressentiment.
Entre les deux, des histoires de brodeuses, de couturières, de tisseuses ; des histoires de fils noués et de fils coupés.
L’Infâme est une histoire de liens.
Ceux qui nous brisent. Ceux dont on se libère. Ceux que l’on tisse.
Critiques
L'Humanitépar Jean-Pierre LéonardiniUne mère toxique, qu’elle ne peut plus supporter
L’Infâme une sorte d’idéal modèle à proposer à un public jeune
(abonnés)
Scenewebpar Marie Plantin« L’Infâme » : je brode donc je suis
En un joli binôme dynamique et complémentaire, elles insufflent à la partition signée Simon Grangeat l’élan de leur jeunesse et leur précision de jeu,
Recommandation :A voir
Les Trois coupspar Trina MounierLes deux faces de Laurent Fréchuret
Laurent Fréchuret est un caméléon qui passe avec aisance d’un univers à l’autre. En Avignon, il présente à la fois « Fin de partie », une pièce du répertoire pour quatre acteurs formidables, et « L’Infâme »de Simon Grangeat, une commande passée à un auteur.
Théâtre du blogpar Philippe du VignalCela se passe en quarante-cinq minutes
Cette courte pièce, bien écrite et remarquablement jouée par deux ex-élèves de l’E.N.S.A.T.T., toujours très justes et remarquables.
La Terrassepar Catherine RobertUn théâtre de proximité
Médée, Folcoche, Madame Fichini : pour tordre le cou au mythe de l’instinct maternel, il suffit de relire la littérature. Simon Grangeat s’inscrit dans cette veine avec un texte puissant, servi par deux jeunes comédiennes solaires, remarquablement mises en scène par Laurent Fréchuret.
Froggy's delightpar Nicolas ArnstamUn spectacle elliptique riche de sens
Admirablement dirigées parLaurent Fréchuret, Louise Bénichou et Alizée Durkheim-Marsaudon, formidables, montrent beaucoup de sincérité dans ce spectacle aussi prenant que singulier, créé pour être joué dans les classes de collèges et lycées.
Calendrier des représentations
Festival de Beaux Lendemains | Saint-Brieuc
Théâtre des Marronniers | Lyon
Archives des représentations
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Lycée Honoré d’Urfé
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Saint-Étienne
20 mars > 21 mars 2025
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Théâtre La Reine Blanche
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31 janv. > 02 mars 2025
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Lycée Carnot - Roanne
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Roanne
15 nov. > 16 nov. 2024
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Comédie de Ferney
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08 nov. > 09 nov. 2024
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Poligny
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La Pimenterie
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Saint-Point
16 nov. 2024