
La Chanson de Roland
Turold se lève au chant du coq et se prépare un café en écoutant la radio comme chaque matin, comme tous les matins du monde, depuis l’an 778 jusqu’à aujourd’hui.
Turold, l’écuyer de Roland, raconte chaque jour la Chanson de Roland.
Son monde ancien, teinté de mélancolie et de fureur, se déploie au présent avec ses poules Suzon et Paulette, son incroyable ânesse Chipie de Brocéliande et ses varlets, complices de sa folie.
Le vieil homme revit la bataille de Roncevaux et nous raconte tout à l’avenant la folle vaillance de son maître, la mort d’Olivier, son voyage sur la lune, la recette de l’omelette des Vascons et la fin épique du chevalier Roland au champ de bataille.
Aux prises avec ses fantômes, coincé dans un présent perpétuel, Turold nous emporte dans un tourbillon joyeux et poétique, pour nous faire vivre sa chanson de geste et réfléchir sur la démesure du Héros.
Présentation
La Chanson de Roland, c’est le tube du XIe siècle ! Le récit trépidant du combat fatal du chevalier Roland et de ses fidèles preux à la bataille de Roncevaux. Dans cette version contemporaine, qui ne s’interdit ni de divaguer ni d’improviser, qui mieux qu’un clown blanc tel le Gramblanc de Jean Lambert-wild pour renouer avec cette liberté, cette impertinence, cet humour et cette folie propres à l’esprit des jongleurs ? Dans ce spectacle teinté de cirque, il sera Turold, gueule cassée, écuyer poète de Roland. Affublé d’une ânesse du nom de Chipie de Brocéliande, il viendra conter au public sa « chanson de Roland », avec fureur, tendresse et goguenardise.
Roland est un héros fondateur du monde européen, à l’instar d’Ulysse ou d’Achille pour le monde hellénique. Comme eux, il a inspiré des générations d’artistes, comme Boiardo, Lully, L’Arioste, Vivaldi, Victor Hugo, Klaus Kinski… Comme eux, son destin a d’abord abreuvé la poésie épique et ses premiers monuments littéraires que sont L’Iliade ou L’Odyssée pour le grec et La Chanson de Roland pour le français. Pourtant, momifiée dans une langue absconse, claquemurée dans les manuels scolaires, parfois respectueusement déclamée pour les jeunes générations, La Chanson de Roland sent la naphtaline… C’est qu’à force de comparer les manuscrits, on en oublie l’esprit qui présidait aux chansons de geste, celui des jon gleurs. Or, comme les textes d’Homère, les épopées médiévales ont d’abord relevé de la culture populaire, de l’oralité, du spectacle.
Raviver la chanson de geste
Pour éviter qu’elle ne soit remisée parmi les vestiges archéologiques, il est temps de sortir La Chanson de Roland des bibliothèques médiévales, de convoquer à nouveau sa vitalité originelle. Avant d’être exhumée au XIXe siècle et présentée aux élèves sous la forme plus ou moins momifiée du plus ancien texte littéraire en français, l’histoire de Roland s’est chantée, de génération en génération, dans la culture orale et populaire du Moyen Âge. La poésie n’est pas composée pour être lue au coin du feu, ou dans des manuels scolaires, mais pour brûler par sa profération et nous tenir en haleine jusqu’à son dernier vers.
La bataille de Roncevaux
Dans cette nouvelle traduction de la bataille de Roncevaux, l’une des quatre parties du poème, on y entend les laisses (vers de dix syllabes) du texte original dans une langue modernisée, pourtant toujours fidèle aux cadences et à la poétique médiévales. Certains passages ont été écrits pour évoquer le quotidien de Turold ou raconter son voyage sur la lune pour trouver l’élixir de conscience qui calmera la folie de Roland, épisode inspiré du Roland Furieux de L’Arioste.
Écuyers, troubadours et… clown parleur
Afin de faire résonner toute la vitalité du destin de Roland, ce spectacle fait appel à l’esthétique goguenarde et poétique du cirque et des troubadours jongleurs qui donnaient voix aux chansons de geste pour renouer avec la liberté, l’impertinence et l’humour qui ont marqué les multiples récits consacrés à ce destin hors du commun. Reprenant ainsi volontairement cette tradition, le clown de Jean Lambertwild, Gramblanc, devient donc Turold, l’écuyer de Roland, pour porter ce récit, accompagné de sa ménagerie de cirque : l’incroyable ânesse du Cotentin, Chipie de Brocéliande et les poules Suzon et Paulette. Sans aucune nostalgie pour un passé hors d’atteinte, ce spectacle renoue ainsi avec la force revigorante et l’inspiration joviale qui, du Moyen Âge aux grands clowns, a caractérisé la haute culture populaire.
Critiques
Froggy's delightpar Philippe PersonLes aventures de Roland
Sans exagérer, depuis la fin des confinements, des masques et des passes interdisant de théâtres les uns et les autres, c'est le premier spectacle qui dit clairement qu'il y a un après, qu'il y a un bout du tunnel.
Théâtre du blogpar Christine FriedelLa fantaisie ordonnée
Ici, les animaux apportent beaucoup plus et mieux, qu’une présence insolite. Ils évoquent l’errance du jongleur et la place de village avec élégance et servent aussi de bouche-trous, quand il s’agit d’illustrer cette bataille héroïque.
Un fauteuil pour l'orchestrepar Denis Sanglard« La guerre est une folie, ceux qui la font deviendront fous »
Une ânesse, deux poules, un clown et pour geste, la chanson de Roland. Celui de Roncevaux, le cou éclaté d’avoir tant soufflé en vain dans son olifant (à ne pas confondre avec un éléphant, ça ne trompe vraiment pas pareil).
Recommandation :fff
La Terrassepar Catherine RobertQuelle connerie la guerre !
L’ânesse Chipie de Brocéliande et les poules Paulette et Suzon accompagnent Jean et Aimée Lambert-wild et Vincent Desprez, pour une geste ébouriffante et truculente où le clown se fait conteur épique.
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